CIQ DE MONTREDON - GROTTE ROLLAND – FORTIN – GRAND LARGE
RENDRE
UN PEU DE SES EMPLOIS ET DE SES TRANSPORTS AUX « QUARTIERS DU LITTORAL SUD »
REAMENAGEMENT
DE LEGRE-MANTE :
UN
GISEMENT DE PLUS DE 500 EMPLOIS … RETROUVES !
Comme les 6 autres CIQ
locaux, celui de Montredon-Grotte Rolland-Fortin-Grand Large met régulièrement
à l’ordre du jour de son C.A, la problématique de la dépollution puis de
l’aménagement du site de Legré-Mante.
C’est en écoutant
attentivement les argumentaires des élus, des associations et des résidents que
l’idée a jaillie : seule la réhabilitation de l’usine résoudra les grandes
problématiques des quartiers du littoral sud de la cité phocéenne !
Ces 14000 m2
représentent en effet le dernier territoire aménageable et donc la dernière
chance de réveiller la belle cité dortoir endormie, en faisant renaître son
côté villageois, en luttant contre son enclavement et en préservant par la même
son histoire.
En la matière, les
connaissances et le bon sens des résidents leur font (se) poser les questions
pertinentes, de celles qui interpellent et … donnent envie d’entendre des
réponses :
.
Mais à qui profite la transformation du sud de Marseille en cité dortoir ?
Annie se souvient « du temps où le tramway amenait quotidiennement
les ouvriers par centaines du centre vers les sites de production ». Elle nous rappelle « que le sud de Marseille était historiquement
un pôle d’emplois central pour les résidents et les travailleurs des autres
quartiers » et se demande au final « à qui profite la transformation lente du quartier en cité dortoir ? ».
En ne proposant rien
d’autres que des projets immobiliers de 256 habitations et 34 villas, la
collectivité accepte la fatalité d’endormir encore plus la « belle Madrague » et
d’aggraver ses problématiques d’engorgements de transports et de réseaux !
Le CIQ veut donc
proposer aux décideurs des équilibres d’aménagement du territoire pour répartir
les richesses en demandant à la métropole de sanctuariser la principale entrée
du parc des Calanques par un site réhabilité de manière exemplaire (comme
ceux des Docks et de la friche de la Belle de Mai) !
.
Mais à qui profite la perte du côté villageois des lieux ?
La Présidente du CIQ s’interpelle en effet de « la disparition des éléments constitutifs du
patrimoine du village où elle vit depuis plus de 75 années. Après les emplois,
ce sont les infrastructures qui
s’en sont allées, on ne retrouve pas le sentiment d’appartenance d’antan ».
Avec son conseil
d’administration, elle se pose en permanence la question de faire revivre l’âme
villageoise du quartier autour de grands projets fédérateurs et d’une fierté à
retrouver. « Lorsque l’on vit dans
un quartier privilégié, entre mer et montagnes, faut-il donc abandonner toute
autre ambition ? » s’interroge Sophie. « Notre fierté réside tant dans notre histoire
ouvrière qui a permis une réelle mixité sociale que dans la qualité de vie due
à l’esprit de village (…) mais, sans grands projets pour le futur, nous
perdrons notre authenticité pour dépendre des jeux politiciens du Pharo !»
pérore Oswaldo.
. Mais à qui profite
l’enclavement du sud de Marseille ?
Claude constate un peu dépitée « que les
quartiers sud sont plus fermés que les quartiers nord ! (…) car,
que ce soit pour les résidents ou pour les touristes et les amateurs de sites
remarquables, qui arrivent en nombre de mars à octobre, les transports en
communs ne permettent pas de proposer des solutions acceptables de déplacement
public (...) les bouchons chroniques sont légion du matin au soir ! Ne
faudrait-il pas mettre en place des transports de proximité en mode doux, actuellement
inexistants ou dangereux, voire un parking de délestage puis un système de
navettes ? ». D’autres comme Pierre-Louis suggèrent « de
mettre en place un système de convoyage vert exemplaire pour servir de modèle
aux autres zones touristiques, c’est de loin la solution la moins chère, la
plus rapide à mettre en oeuvre et la plus sure ! Qui a
peur d’expérimenter des solutions innovantes à Marseille ?».
.
Mais à qui profite la disparation du patrimoine de nos quartiers ?
Elisabeth elle insiste
sur « la disparition lente des
activités historiques du quartier : plus d’usines, plus de projets de
maisons de retraite, plus de tramway, de cinéma, de musée, plus de services publics, … c’est notre
patrimoine qui est parti avec les emplois et l’esprit villageois ! ».
« Là aussi, à qui donc profite cet
appauvrissement des quartiers sud (…) à
MPM et à la nouvelle métropole pour
distribuer les pôles d’emplois ailleurs ? ».
Fort de ses constats partagés,
le CIQ de Montredon en est convaincu, il faut imposer aux urbanistes et aux
élus de la nouvelle métropole de rendre
un peu de ses emplois et de ses transports aux « quartiers du littoral sud ».
Ce qui lui a été prélevé, pour d’autres zones de l’aire urbaine de Marseille,
doit être pris en compte pour revitaliser
le quartier afin de lui donner un avenir équitable.
Pour ce faire, il
n’existe que deux possibilités : la réhabilitation du site unique de Legré-Mante en pôle
d’emplois tertiaires et un système de transports en commun innovant sur le principal axe
d’accès aux Calanques.
Rappel de la définition d’une
« madrague » : c’est une technique de pêche du thon rouge traditionnelle en Méditerranée qui consiste à piéger les bancs de
poissons au cours de leurs migrations le long des côtes. Un filet de grandes
dimensions est disposé de manière à former un piège à étages successifs pour
diriger et rassembler les précieux poissons.
A l’instar de cette
définition d’une madrague, le site de Legré-Mante c’est, localement, le « dernier filet de grandes
dimensions » qui permettra d’orienter et de fixer les emplois le long
de nos quartiers du littoral sud !
En effet, en
réhabilitant les 14000 m2 d’usine (sur 82000 m2) ce sont plus de 500 emplois
qui viendront se réinstaller sur le quartier. Et ainsi, en ne touchant pas aux
sols, ce sont plus de 21 millions d’euros qui seront économisés en frais de
dépollution, sans comptabiliser les risques pour la santé des 40 000
riverains en cas de chantier !
Les projets
entrepreneuriaux ne manquent pas ici : personnels du parc des Calanques
(qui ne peuvent pas mieux se trouver ailleurs qu’à l’entrée du parc !), écomusée,
centres de recherches et de développement sur la mer et l’environnement,
technopole environnementale et maritime, incubateur de start up, bureaux pour
les entrepreneurs locaux, services publics, … la mairie et la métropole
cherchent désespérément de telles zones d’aménagement.
What else ?
En effet, quelle pourrait-être l’autre destination de
ce dernier témoin du passé à un moment où la crise de l’emploi pose en priorité
la stabilisation des zones d’activités pour garantir l’équité de traitement des
territoires ?
Cette perspective à 2
ans offre donc la seule solution pour enrayer l’accroissement des
embouteillages sur la principale artère d’accès aux Calanques. Ainsi, la double
peine subie par les habitants (sur-embouteillages chroniques et problèmes
récurrents d’embolisation des réseaux) pourrait s’estomper en offrant une
alternative au trafic routier le long de l’avenue de la Madrague
Montredon !
Dès lors, le fait de voir se croiser des salariés le matin au
moment où les résidents quittent le secteur et, à contrario le soir, voir le
mouvement pendulaire inverse, seraient de nature à ne poser aucune
problématique de transport supplémentaire, notamment les week end aux moments
des afflux touristiques.
Plus grave
encore, pratiquement chaque résident de la zone a au moins un exemple à donner
où la sécurité civile (marin-pompiers, ambulances, secours, police) n’a pas pu
être garantie dans des délais nécessaires à la sureté ou à la survie des
personnes à cause des bouchons ! En la matière, il en va de la responsabilité du préfet, non ?!
Il y a donc
urgence à trouver un moyen efficient de retour à la fluidité de la circulation
le long de la seule artère des quartiers du littoral sud. Pour répondre aux
exigences des résidents, des touristes et des décideurs publics, cette solution
doit être réalisable rapidement (dans les 2 ans), économique, sécurisante et
surtout non polluante (pour montrer que Marseille se ressaisie en matière
d’aménagement exemplaire).
Ainsi, pour réduire
définitivement les embouteillages (plus de 10 000 véhicules à l’heure), une
autre piste réalisable à moindre frais est possible dans les meilleurs délais
sur le seul axe de circulation possible …
Il s’agit de mettre en
place un système de convoyage !
En effet, le
convoyage débrayable a largement fait ses preuves en zones touristiques pour assurer
le transport de très grands nombres de personnes en toute sécurité (/vents,
/précipitations, /chaleur, …).
Nécessitant des
études et des permis de construire plus rapides, il pourrait être mis en
fonction pour l’été 2018. Une dizaine de gares sur un trajet des Goudes, voire
de Callelongue, à la plage du Prado permettraient à plus de 3 000 personnes à
l’heure de se rendre d’un point à l’autre des quartiers sud en 20 mn sans aucun
problème de circulation. Le coût est le plus bas possible pour un transport en
commun ! Pourquoi les urbanistes ne le proposent-ils pas ? Trop
avant-gardistes ?
C’est pourtant la
solution la plus économique (investissement moindre pour la collectivité,
faibles nuisances et faibles coûts pour les utilisateurs) qui se développera
dans toutes les métropoles, notamment pour assurer la sécurité des
usagers ! De plus des budgets non consommés sont destinés
aux études et aux développements de ce genre de modes innovants de déplacements
verts et sûrs (ADEME, fonds européens FEDER, programme d’investissement
d’avenir, …) avec des savoir-faire français reconnus dans le monde entier
(Poma, CDC/CDA).
Pourquoi ne
pas utiliser cette opportunité d’expérimenter une nouvelle façon de faire ?
Le CIQ de Montredon-Grotte
Rolland-Fortin-Grand Large est donc porteur de ces grands projets utiles pour
la revalorisation des quartiers du littoral sud : réhabilitation de l’usine
et révision du plan de déplacements urbains en proposant aux ministères de
l’environnement et des transports une manière exemplaire et reproductible de réaménagement
du territoire afin de servir de modèle à d’autres.
En effet, en lien avec les enjeux environnementaux du secteur, cette
réhabilitation du patrimoine historique et de son système de transports en
commun serait de nature à démontrer que le quartier n’est pas oublié par les
décideurs de la « métropole en voie de développement », notamment en
matière de répartition équitable des projets
d’avenir et des emplois de notre aire urbaine.
Pierre Louis PERRIN
Membre du
Conseil d’administration
Pierre Louis<perrinpier@gmail.com>;
CIQ DE MONTREDON danielle10.lombard@sfr.fr